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Madame de Nerville remarquait en elle une autre bizarrerie qui la ravissait, tout en lui faisant faire quelques réflexions. Ses vêtements étaient d’une simplicité presque austère, mais ils cachaient un luxe de lingerie à rivaliser avec les héroïnes de Balzac. C’était un indice, d’autant plus que les soins que nécessitait cette recherche, anticipaient encore sur le sommeil de mademoiselle Flavie.

Profitant d’une course matinale, cette intéressante personne vint trouver en secret madame Milbert et eut avec elle une longue conférence. Lorsqu’elle se retira, la mère d’Adrienne la combla de remerciements, auxquels elle répondit avec une modestie gonflée d’orgueil :

— Vous ne me devez aucune reconnaissance, madame ; je sais qu’il est de mon devoir, quand le scandale existe quelque part, de le dénoncer aux personnes vertueuses qui ont intérêt à le combattre.

Armée maintenant de toutes pièces, madame Milbert avait confié à ses amis le mystère des rendez-vous de Félicien et de Cécile, et les avait consultés de nouveau. Ils furent d’avis qu’on amenât une séparation entre les deux époux. Seule, la bonne madame Caron