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tion, se promettant de prolonger leur voyage si rien ne les engageait à s’arrêter. Bientôt les cris : « Pont-de-l’Arche ! Pont-de-l’Arche ! » attirèrent leur attention. Ils se rappelèrent qu’il y avait là un monument, des sites ravissants et de plus la perspective d’un déjeuner. La fraîcheur de l’air avait aiguisé leur appétit ; ils s’installèrent dans une salle d’auberge dont les fenêtres s’ouvraient sur le fleuve.

La beauté du paysage, les propos mutins d’Adrienne, qui était spirituelle et amusante quand quelque chose l’animait et toutes les fois qu’elle ne croyait pas nécessaire de faire intervenir sa dignité pour défendre ses principes, la saveur saine des mets contribuaient à charmer leur bien-être et à exciter leur gaieté. Adrienne s’était précautionnée d’une messe le matin, et pour la première fois, elle ne refusa point de donner tout son temps à son mari. Elle fut enchantée cependant qu’il témoignât le désir de visiter l’église. Pendant qu’il examinait les magnifiques vitraux dont le seizième siècle l’a décorée, elle put réciter une partie de l’office du jour : tout réussissait au gré de chacun d’eux.

Adrienne était une excellente marcheuse ; ils