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Cependant, tantôt l’impatience et tantôt le découragement s’emparaient de Félicien. Sur ces entrefaites, on reçut plusieurs lettres de Cécile. Celle-ci, d’après les avis d’un homme de loi, demandait le consentement de M. Dautenay pour régler une affaire litigieuse qui ne pouvait se conclure qu’à Paris et qui les intéressait tous deux, se rattachant à la liquidation d’un héritage qu’Adrienne et elle avaient été appelées à recueillir quelque temps auparavant. Quoiqu’elles ne fussent sœurs que par le titre qu’elles s’en donnaient, un parent éloigné de M. Milbert, ayant vu grandir l’une après l’autre ces deux charmantes petites filles, les avait confondues dans son attachement, et plus tard avait partagé entre elles ses dons. Pour Adrienne, c’était justice, et pour Cécile prédilection.

Tout en relisant la lettre qu’il tenait à la main, Félicien répétait : « Il est de toute nécessité que j’envoie une procuration ; peut-être vaudrait-il mieux aller moi-même examiner cette affaire ? » Une idée subite lui vint : « Madame de Nerville (c’était le nom de la tante de Cécile) me paraît une femme d’esprit ; ces dames certainement ne vivent pas en dé-