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Nerville ne se quittèrent plus : elles étaient continuellement en promenades, en courses ; elles allaient au Bois, parcouraient les magasins, visitaient les églises. Quelquefois elles donnaient rendez-vous à Félicien dans les musées ; c’était rare, et il était plus rare encore que Cécile les accompagnât. Celle-ci restait chez elle, sous prétexte de surveillance. Adrienne s’expliquait très-bien que, la curiosité de sa sœur étant épuisée, la nonchalance l’emportât, et qu’elle préférât travailler à sa broderie ou s’occuper des soins de la réception, plutôt que de se fatiguer à courir à la pluie et au soleil, à pied et en voiture. Elle-même n’en eût pas tant fait, si sa compagne ne l’eût stimulée. Mais madame de Nerville, qui ne connaissait point à Cécile un si grand zèle pour l’aiguille et la surveillance domestique, s’étonnait de son assiduité à garder la maison. Tout en courant du matin au soir, elle pensait à sa nièce avec une malice curieuse ; mais le plus pressé était de se donner à Adrienne.

Félicien, sans s’interroger là-dessus, s’expliquait la présence constante de Cécile chez elle. Le jour de son arrivée, il avait trouvé son ami Alphonse Morand l’attendant avec ces dames