même avait acheté l’étendard et la bannière « qui furent à Monseigneur de Reys pour faire la manière de l’assaut comment les Tourelles furent prinses sur les Anglais, le VIIIe jour de may » ; les nombreuses cédules de notaire encore inédites, que nous avons souvent mentionnées, montrent quelle place
Et gardez ces faiz et ces diz ;
Si le faictes, comment qu’i soit,
Vous serez à Dieu ses amys
Et vous gardera vostre bon droit,
Ne jamès ne vous delayroit
En gardant ses commandemens,
Et sur tout, pour voir, vous donroit
Victoire et grans accroissemens.
Or sus, enffans, honestement
Partons, et que Dieu nous conduye
Sans plus delayer nullement ;
Mes bons amys, je vous emprie.
RAIS.
Dame, voyez la compaignie
Qui est en point et en bataille,
Pour vous servir à chiere lye
En quelque lieu que aller faille,
Lors partiront, et y a pause ; et yront du cousté de la Souloigne droit à Checy. Et dit :
RAIS
Dame Jehanne, la Dieu mercy,
Vous estes bien icy venue,
En ceste ville de Checy,
Sans nulle fortune avoir eue.
Vous n’estes pas que à une lieue
D’Orleans, comme je puis entendre ;
Ferons icy une repeue,
Puis à Orleans yrons descendre *.
(* Vers 11515 et suivants.)
Lorsque les Anglais s’enfuient, de Rais est le premier qui ouvre l’avis de les poursuivre : tous se rangent à ce dessein :
C’est bien dit et bien advisé
Et tant qu’i sont en desarroy,
Que leur oust si est divisé,
Allez au devant du charroy.
Vous les mectrez en telle arroy
Et en telle subjection,
Que nul n’eschappera, je le croy,
Qu’i ne soit à perdicion **.