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GILLES DE RAIS.

suprême ressource. Il vint sous le manteau de ses conseillers[1], promettant beaucoup, offrant cette puissance, cet or, cette science supérieure que le baron n’a cessé de poursuivre un seul instant. Auprès d’un homme tel que Gilles, le tentateur devait avoir l’accueil de Méphistophélès auprès de Faust : il fut reçu comme un nouveau et dernier maître. Tout lui fut abandonné en échange des biens qu’il offrait, tout, hormis deux choses, que Gilles n’aliéna jamais : ses droits sur sa vie et ses droits sur son âme. Dans les cédules qu’il signa de son sang pour les offrir au démon, il excepta toujours en termes exprès ces deux biens, auxquels, par prudence, par peur, et peut-être aussi par un reste de foi, il tenait plus qu’à l’or, à la science et au pouvoir, dont le désir pourtant est la source de tous ses crimes. Nous touchons aux pratiques criminelles de la magie noire qu’il nous faut maintenant raconter avec quelques détails.




  1. Les Procès, les Lettres de Charles VII, le Mémoire des Héritiers, sont d’accord sur ce point.