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PROCÈS DE GILLES. — PROCÉDURES ECCLÉSIASTIQUES. — LES PREMIÈRES SÉANCES. — L’ACCUSATION.

À proprement parler, les procédures ne commencèrent que le 14 octobre ; toutefois, il y eut avant cette date plusieurs séances, où Gilles de Rais et les témoins comparurent. La première, à laquelle assistèrent seuls l’évêque, le promoteur et deux autres personnes ecclésiastiques, eut lieu, le 19 septembre, qui était le jour fixé par l’assignation, dans la grande salle du château de la Tour-Neuve. C’était la première fois que Gilles de Rais se trouvait en présence de ses juges. Le promoteur, Guillaume Chapeillon, rappela l’assignation, qui avait été faite à l’accusé, au moment de son arrestation, par Robin Guillaumet, clerc de l’église de Nantes et notaire remplissant l’office d’huissier, et la renouvela lui-même devant l’évêque ; puis il porta contre le baron plusieurs chefs d’accusation qui touchaient le crime d’hérésie. C’était peut-être une habileté, aux ruses de laquelle Gilles de Rais se laissa prendre. Car il est à remarquer que le promoteur ne fait pas même allusion aux crimes commis sur les enfants, et qui constituaient, on s’en souvient, le premier et principal chef d’accusation dans les lettres du 13 septembre 1440. Aussi, en entendant les crimes articulés contre lui, Gilles s’empressa de déclarer qu’il consentait volontiers à compa-