Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
SA GRANDE FORTUNE.

sources, elle serait plus grande et plus belle qu’aucune de France, et qu’elle était, même à cette époque, l’une des plus riches peut-être qu’il y eût dans tout le royaume, la plus riche assurément qu’il y eût dans le duché de Bretagne. Les alliances et les siècles s’étaient unis pour la former. Le dénombrement des domaines, dont elle était composée, est curieux à établir.

Du chef de la maison de Rais, par Guy de Laval, seigneur de Rais, son père, auquel tous les biens de l’ancienne baronnie avaient été transportés par Jeanne de Rais la Sage, il possédait la baronnie et la seigneurie de Rais, qui comprenaient maints châteaux et maintes châtellenies, avec possessions et terres sans nombre. Parmi les principales seigneuries on comptait Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Pornic, Prinçay, Vüe, l’île de Bouin et plusieurs autres encore, avec leurs forteresses et leurs châteaux ; enfin la baronnie de Rais lui conférait le titre de doyen des barons du duché de Bretagne[1] !

Du chef de la maison de Montmorency-Laval, par son père, il avait les terres et les seigneuries de Blaison, de Chemellier, de Fontaine-Milon, de Grattecuisse, en Anjou ; de la Motte-Achard, de la Maurière, en Poitou ; d’Ambrières, de Saint-Aubin-de-Fosse-Louvain, dans le Maine ; et plusieurs autres terres encore tant en Bretagne qu’en d’autres lieux, sans compter nombre de rentes et de revenus, que n’indique pas par le détail le Mémoire des Héritiers, mais qui montaient à des sommes très considérables[2].

Du chef de la maison de Craon, par sa mère et par son aïeul maternel, Gilles hérita de l’hôtel de la Suze, à Nantes, et de la terre du même nom ; des châteaux et seigneuries de Briollay, de Champtocé et d’Ingrandes, en Anjou ; de Sénéché, du Loroux-Botereau, de la Bénate, de Bourgneuf-en-

  1. Mémoire des Héritiers, fo 6, vo. — Mourain de Sourdeval, Les Seigneurs de Rais. Tours, Marne, 1845, in-8o, p. 18. — Armand Guéraud, Notice sur Gilles de Rais. Nantes, 1855, in-8o.
  2. Ibidem.