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Page:Bossert - Essais sur la littérature allemande, Série I, 1905.djvu/95

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la nature a négligé de faire d’eux un être unique; mais ils seraient amis, s’ils entendaient bien leur intérêt. » Que leur union fût possible, la vie entière de Goethe était là pour le prouver, et c’est aussi ce que devait montrer la conclusion. Le Tasse, après avoir menacé de quitter la cour, où la présence d’Antonio le gêne, revient subitement sur sa résolution, et se jette dans les bras de celui qu’il considérait à tort comme un rival : « ainsi le matelot s’attache au rocher contre lequel il pensait échouer ».


V. Retour à Weimar – Les Élégies romaines. La campagne de France

Le poète ministre était rentré à Weimar le 18 juin 1788. Quelques semaines après, un jour qu’il se promenait au parc, une jeune fille vint lui présenter un placet. C’était Christiane Vulpius, la sœur d’un écrivain qui cherchait péniblement sa voie et qui acquit plus tard une célébrité momentanée par un mauvais roman, Rinaldo Rinaldini, imité des Brigands de Schiller. Goethe a gardé le souvenir de cette rencontre dans une poésie :

« Je me promenais dans le bois – et je suivais mon chemin –, sans rien chercher –, sans penser à rien.
Je vis sous l’ombrage – une fleur paraître -,