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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/107

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fut donné ou confirmé à la legion par ce miracle. L’empereur en fut touché, et écrivit au senat en faveur des chrestiens. à la fin ses devins luy persuaderent d’attribuer à ses dieux et à ses prieres un miracle que les payens ne s’avisoient pas seulement de souhaiter. D’autres causes suspendoient ou adoucissoient quelquefois la persecution pour un peu de temps : mais la superstition, vice que Marc Aurele ne put éviter, la haine publique, et les calomnies qu’on imposoit aux chrestiens, prévaloient bientost. La fureur des payens se rallumoit, et tout l’empire ruisseloit du sang des martyrs. La doctrine accompagnoit les souffrances. Sous Severe, et un peu aprés, Tertulien prestre de Carthage éclaira l’eglise par ses écrits, la défendit par un admirable apologetique, et la quitta enfin aveuglé par une orgueïlleuse séverité, et seduit par les visions du faux prophete Montanus. à peu prés dans le mesme temps le saint prestre Clement Alexandrin déterra les antiquitez du paganisme, pour le confondre. Origene fils du saint Martyr Leonide se rendit célebre par toute l’eglise dés sa premiere jeunesse, et enseigna de grandes veritez qu’il mesloit de beaucoup d’erreurs. Le philosophe Ammonius fit servir à la religion la philosophie platonicienne, et s’attira le respect mesme des payens. Cependant les valentiniens, les gnostiques, et d’autres sectes impies combatoient l’evangile par de fausses traditions :