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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/108

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saint Irenée leur oppose la tradition et l’autorité des eglises apostoliques, sur tout de celle de Rome fondée par les apostres saint Pierre et saint Paul, et la principale de toutes. Tertullien fait la mesme chose. L’eglise n’est ébranlée ni par les héresies, ni par les schismes, ni par la chute de ses docteurs les plus illustres. La sainteté de ses moeurs est si éclatante, qu’elle luy attire les loûanges de ses ennemis. Les affaires de l’empire se brouïlloient d’une terrible maniere. Aprés la mort d’Alexandre, le tyran Maximin qui l’avoit tué se rendit le maistre, quoy-que de race gothique. Le senat luy opposa quatre empereurs, qui perirent tous en moins de deux ans. Parmi eux estoient les deux Gordiens pere et fils cheris du peuple romain. Le jeune Gordien leur fils, quoy-que dans une extréme jeunesse il montrast une sagesse consommée, défendit à peine contre les perses l’empire affoibli par tant de divisions. Il avoit repris sur eux beaucoup de places importantes. Mais Philippe Arabe tua un si bon prince ; et de peur d’estre accablé par deux empereurs que le sénat élût l’un aprés l’autre, il fit une paix honteuse avec Sapor roy de Perse. C’est le premier des romains qui ait abandonné par traité quelques terres de l’empire. On dit qu’il embrassa la religion chrestienne dans un temps où tout à coup il parut meilleur, et il est vray qu’il fut favorable aux chrestiens. En haine de