Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/116

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Maximien fit un dernier complot, où il crut avoir engagé sa fille Fauste contre son mari. Elle le trompoit ; et Maximien qui pensoit avoir tué Constantin en tuant l’eunuque qu’on avoit mis dans son lit, fut contraint de se donner la mort à luy-mesme. Une nouvelle guerre s’allume ; et Maxence, sous prétexte de venger son pere, se déclare contre Constantin qui marche à Rome avec ses troupes. En mesme temps il fait renverser les statuës de Maximien : celles de Diocletien qui y estoient jointes eûrent le mesme sort. Le repos de Diocletien fut troublé de ce mépris, et il mourut quelque temps aprés, autant de chagrin que de vieillesse. En ces temps, Rome toûjours ennemie du christianisme, fit un dernier effort pour l’éteindre, et acheva de l’établir. Galerius marqué par les historiens comme l’auteur de la derniere persecution, deux ans devant qu’il eust obligé Diocletien à quitter l’empire, le contraignit à faire ce sanglant edit, qui ordonnoit de persecuter les chrestiens plus violemment que jamais. Maximien qui les haïssoit, et n’avoit jamais cessé de les tourmenter, animoit les magistrats et les boureaux : mais sa violence, quelque extréme qu’elle fust, n’égaloit point celle de Maximin et de Galerius. On inventoit tous les jours de nouveaux supplices. La pudeur des vierges chrestiennes n’estoit pas moins attaquée que leur foy. On recherchoit les livres sacrez avec des soins