Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/117

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extraordinaires pour en abolir la memoire ; et les chrestiens n’osoient les avoir dans leurs maisons, ni presque les lire. Ainsi, aprés trois cens ans de persecution, la haine des persecuteurs devenoit plus aspre. Les chrestiens les lasserent par leur patience. Les peuples touchez de leur sainte vie, se convertissoient en foule. Galerius desespera de les pouvoir vaincre. Frapé d’une maladie extraordinaire, il révoqua ses edits, et mourut de la mort d’Antiochus avec une aussi fausse penitence. Maximin continua la persécution : mais Constantin Le Grand, prince sage et victorieux, embrassa publiquement le christianisme.


XI. Epoque.

Constantin, ou la paix de l'Eglise.


Cette celebre déclaration de Constantin arriva l’an 312 de nostre seigneur. Pendant qu’il assiégeoit Maxence dans Rome, une croix lumineuse luy parut en l’air devant tout le monde avec une inscription qui luy promettoit la victoire : la mesme chose luy est confirmée dans un songe. Le lendemain il gagna cette célebre bataille qui défit Rome d’un tyran, et l’eglise d’un persécuteur. La croix fut étalée comme la défense du peuple romain et de tout l’empire. Un peu aprés Maximin fut vaincu par Licinius qui estoit d’accord avec Constantin, et il fit une fin semblable à celle de Galerius. La paix fut donnée à l’eglise. Constantin la combla d’honneurs et de biens. La victoire le suivit par tout, et les barbares furent réprimez, tant par luy que