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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/141

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par toute la terre. Les miracles y abondoient avec les vertus, comme dans les temps des apostres ; et il n’y avoit rien de plus éclatant que la sainteté de ses rois. Eduin embrassa avec tout son peuple la foy qui luy avoit donné la victoire sur ses ennemis, et convertit ses voisins. Oswalde servit d’interprete aux prédicateurs de l’evangile ; et renommé par ses conquestes, il leur préfera la gloire d’estre chrestien. Les merciens furent convertis par le roy de Nortombelland Osuin : leurs voisins et leurs successeurs suivirent leurs pas ; et leurs bonnes oeuvres furent immenses. Tout perissoit en Orient. Pendant que les empereurs se consument dans des disputes de religion et inventent des héresies, les sarasins penetrent l’empire ; ils occupent la Syrie et la Palestine ; la sainte cité leur est assujétie ; la Perse leur est ouverte par ses divisions, et ils prennent ce grand royaume sans résistance. Ils entrent en Afrique en estat d’en faire bientost une de leurs provinces : l’isle de Chypre leur obéït ; et ils joignent en moins de trente ans toutes ces conquestes à celles de Mahomet. L’Italie, toûjours malheureuse et abandonnée, gemissoit sous les armes des lombards. Constant desespera de les chasser, et se résolut à ravager ce qu’il ne put défendre. Plus cruel que les lombards mesmes, il ne vint à Rome que pour en piller les tresors : les eglises ne s’en sauverent pas : il ruina la Sardaigne et la Sicile ; et devenu odieux à tout