Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/142

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le monde, il perit de la main des siens. Sous son fils Constantin Pogonat, c’est à dire le barbu, les sarasins s’emparerent de la Cilicie et de la Lycie. Constantinople assiégée ne fut sauvée que par un miracle. Les bulgares peuples venus de l’emboucheure du Volga se joignirent à tant d’ennemis dont l’empire estoit accablé, et occuperent cette partie de la Thrace appellée depuis Bulgarie, qui estoit l’ancienne Mysie. L’eglise anglicane enfantoit de nouvelles eglises ; et saint Wilfrid evesque d’York chassé de son siége convertit la Frise. Toute l’eglise receût une nouvelle lumiere par le concile de Constantinople sixiéme général, où le pape saint Agathon présida par ses legats, et expliqua la foy catholique par une lettre admirable. Le concile frapa d’anathesme un evesque célebre par sa doctrine, un patriarche d’Alexandrie, quatre patriarches de Constantinople, c’est à dire tous les auteurs de la secte des monothelites ; sans épargner le pape Honorius qui les avoit ménagez. Aprés la mort d’Agathon qui arriva durant le concile, le pape saint Leon Ii en confirma les décisions, et en receût tous les anathesmes. Constantin Pogonat, imitateur du grand Constantin et de Marcien, entra au concile à leur exemple ; et comme il y rendit les mesmes soumissions, il y fut honoré des mesmes titres d’orthodoxe, de religieux, de pacifique empereur, et de restaurateur de la religion. Son fils Justinien Ii