Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/149

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roy le mesme zele que Charles Martel avoit eû pour le saint siége contre les lombards. Aprés avoir vainement imploré le secours de l’empereur, il se jetta entre les bras des françois. Le roy le receût en France avec respect, et voulut estre sacré et couronné de sa main. En mesme temps il passa les Alpes, delivra Rome et l’exarcat de Ravenne, et réduisit Astolphe roy des lombards à une paix équitable. Cependant l’empereur faisoit la guerre aux images. Pour s’appuyer de l’autorité ecclesiastique, il assembla un nombreux concile à Constantinople. On n’y vit pourtant point paroistre, selon la coustume, ni les legats du saint siége, ni les evesques, ou les legats des autres siéges patriarcaux. Dans ce concile, non seulement on condamna comme idolatrie tout l’honneur rendu aux images en memoire des originaux, mais encore on y condamna la sculpture et la peinture comme des arts détestables. C’estoit l’opinion des sarasins dont on disoit que Leon avoit suivi les conseils quand il renversa les images. Il ne parut pourtant rien contre les reliques. Le concile de Copronyme ne défendit pas de les honorer, et il frapa d’anathesme ceux qui refusoient d’avoir recours aux prieres de la Sainte Vierge et des saints. Les catholiques persecutez pour l’honneur qu’ils rendoient aux images, répondoient à l’empereur qu’ils aimoient mieux endurer toute sorte d’extrémitez, que de ne pas honorer Jesus-Christ