Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jusques dans son ombre. Cependant Pepin repassa les Alpes, et chastia l’infidele Astolphe qui refusoit d’exécuter le traité de paix. L’eglise romaine ne receût jamais un plus beau don que celuy que luy fit alors ce pieux prince. Il luy donna les villes reconquises sur les lombards, et se moqua de Copronyme qui les redemandoit, luy qui n’avoit pû les défendre. Depuis ce temps les empereurs furent peu reconnus dans Rome : ils y devinrent méprisables par leur foiblesse, et odieux par leurs erreurs. Pepin y fut regardé comme protecteur du peuple romain et de l’eglise romaine. Cette qualité devint comme heréditaire à sa maison et aux rois de France. Charlemagne fils de Pepin la soustint avec autant de courage que de pieté. Le pape Adrien eût recours à luy contre Didier roy des lombards, qui avoit pris plusieurs villes, et menaçoit toute l’Italie. Charlemagne passa les Alpes. Tout fléchit : Didier fut livré : les rois lombards ennemis de Rome et des papes furent détruits : Charlemagne se fit couronner roy d’Italie, et prit le titre de roy des françois et des lombards. En mesme temps il exerça dans Rome mesme l’autorité souveraine en qualité de Patrice, et confirma au saint siége les donations du roy son pere. Les empereurs avoient peine à résister aux bulgares, et soustenoient vainement contre Charlemagne les lombards dépossedez. La querelle des images duroit toûjours. Leon Iv