Aller au contenu

Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’appelle dans le concile culte rélatif, adoration et salutation honoraire , qu’on oppose au culte supréme, et à l’adoration de latrie, ou d’entiere sujetion , que le concile réserve à Dieu seul. Outre les legats du saint siége, et la presence du patriarche de Constantinople, il y parut des legats des autres siéges patriarcaux opprimez alors par les infideles. Quelques-uns leur ont contesté leur mission : mais ce qui n’est pas contesté, c’est que loin de les desavoûër, tous ces siéges ont accepté le concile sans qu’il y paroisse de contradiction, et il a esté receû par toute l’eglise. Les françois environnez d’idolastres ou de nouveaux chrestiens dont ils craignoient de broûïller les idées, et d’ailleurs embarassez du terme équivoque d’adoration, hesiterent long-temps. Parmi toutes les images ils ne vouloient rendre d’honneur qu’à celle de la croix, absolument differente des figures que les payens croyoient pleines de divinité. Ils conserverent pourtant en lieu honorable, et mesme dans les eglises, les autres images, et détesterent les iconoclastes. Ce qui resta de diversité, ne fit aucun schisme. Les françois connurent enfin, que les peres de Nicée ne demandoient pour les images que le mesme genre de culte, toutes proportions gardées, qu’ils rendoient eux-mesmes aux reliques, au livre de l’evangile, et à la croix ; et ce concile fut honoré par toute la chrestienté sous le nom de septiéme concile général.