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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/153

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Ainsi nous avons veû les sept conciles généraux, que l’Orient et l’Occident, l’eglise greque et l’eglise latine reçoivent avec une égale réverence. Les empereurs convoquoient ces grandes assemblées par l’autorité souveraine qu’ils avoient sur tous les evesques, ou du moins sur les principaux, d’où dependoient tous les autres, et qui estoient alors sujets de l’empire. Les voitures publiques leur estoient fournies par l’ordre des princes. Ils assembloient les conciles en Orient, où ils faisoient leur résidence, et y envoyoient ordinairement des commissaires pour maintenir l’ordre. Les evesques ainsi assemblez portoient avec eux l’autorité du saint esprit, et la tradition des eglises. Dés l’origine du christianisme il y avoit trois siéges principaux, qui précedoient tous les autres, celuy de Rome, celuy d’Alexandrie, et celuy d’Antioche. Le concile de Nicée avoit approuvé que l’evesque de la cité sainte eust le mesme rang. Le second et le quatriéme concile éleverent le siége de Constantinople, et voulurent qu’il fust le second. Ainsi il se fit cinq siéges, que dans la suite des temps on appella patriarcaux. La préséance leur estoit donnée dans le concile. Entre ces siéges, le siége de Rome estoit toûjours regardé comme le premier, et le concile de Nicée regla les autres sur celuy-là. Il y avoit aussi des evesques metropolitains, qui estoient les chefs des provinces, et qui précedoient les autres evesques.