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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/154

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On commença assez tard à les appeller archevesques ; mais leur autorité n’en estoit pas moins reconnuë. Quand le concile estoit formé, on proposoit l’ecriture sainte ; on lisoit les passages des anciens peres témoins de la tradition : c’estoit la tradition qui interpretoit l’ecriture : on croyoit que son vray sens estoit celuy dont les siécles passez estoient convenus, et nul ne croyoit avoir droit de l’expliquer autrement. Ceux qui refusoient de se soumettre aux décisions du concile, estoient frapez d’anathême. Aprés avoir expliqué la foy, on regloit la discipline ecclesiastique, et on dressoit les canons, c’est à dire les regles de l’eglise. On croyoit que la foy ne changeoit jamais, et qu’encore que la discipline pust recevoir divers changemens selon les temps et selon les lieux, il falloit tendre autant qu’on pouvoit à une parfaite imitation de l’antiquité. Au reste, les papes n’assisterent que par leurs legats aux premiers conciles généraux ; mais ils en approuverent expressément la doctrine, et il n’y eût dans l’eglise qu’une seule foy. Constantin et Irene firent religieusement exécuter les decrets du Vii concile : mais le reste de leur conduite ne se soustint pas. Le jeune prince, à qui sa mere fit épouser une femme qu’il n’aimoit point, s’emportoit à des amours deshonnestes ; et las d’obéïr aveuglement à une mere si imperieuse, il taschoit de l’éloigner des affaires où elle se maintenoit malgré luy. Alphonse Le Chaste