Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/18

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donna le nom d’Israël, d’où ses enfans sont appellez les israëlites. De luy nasquirent les douze patriarches, peres des douze tribus du peuple hebreu : entre autres Levi, d’où devoient sortir les ministres des choses sacrées ; Juda, d’où devoit sortir avec la race royale le Christ roy des rois et seigneur des seigneurs ; et Joseph, que Jacob aima plus que tous ses autres enfans. Là se déclarent de nouveaux secrets de la providence divine. On y voit avant toutes choses l’innocence et la sagesse du jeune Joseph toûjours ennemie des vices, et soigneuse de les réprimer dans ses freres ; ses songes mysterieux et prophetiques ; ses freres jaloux, et la jalousie cause pour la seconde fois d’un parricide ; la vente de ce grand homme ; la fidelité qu’il garde à son maistre, et sa chasteté admirable ; les persecutions qu’elle luy attire ; sa prison, et sa constance ; ses prédictions ; sa delivrance miraculeuse ; cette fameuse explication des songes de pharaon ; le merite d’un si grand homme reconnu ; son génie élevé et droit, et la protection de Dieu qui le fait dominer par tout où il est ; sa prévoyance ; ses sages conseils, et son pouvoir absolu dans le royaume de la basse Egypte ; par ce moyen le salut de son pere Jacob et de sa famille. Cette famille cherie de Dieu s’établit ainsi dans cette partie de l’Egypte dont Tanis estoit la capitale, et dont les rois prenoient tous le nom de pharaon.