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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/180

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propre suite et par la religion tant de ceux qui l’ont écrite que de ceux qui l’ont conservée avec tant de soin, a gardé comme dans un fidele registre la memoire de ces miracles, et nous donne par là l’idée veritable de l’empire supréme de Dieu maistre tout-puissant de ses créatures, soit pour les tenir sujetes aux loix générales qu’il a établies, soit pour leur en donner d’autres quand il juge qu’il est necessaire de réveiller par quelque coup surprenant le genre humain endormi. Voilà le Dieu que Moïse nous a proposé dans ses ecrits comme le seul qu’il falloit servir ; voilà le Dieu que les patriarches ont adoré avant Moïse ; en un mot le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob, à qui nostre pere Abraham a bien voulu immoler son fils unique, dont Melchisedech figure de Jesus-Christ estoit le pontife, à qui nostre pere Noé a sacrifié en sortant de l’arche, que le juste Abel avoit reconnu en luy offrant ce qu’il avoit de plus précieux, que Seth donné à Adam à la place d’Abel avoit fait connoistre à ses enfans appellez aussi les enfans de Dieu, qu’Adam mesme avoit montré à ses descendans comme celuy des mains duquel il s’estoit veû récemment sorti, et qui seul pouvoit mettre fin aux maux de sa malheureuse posterité. La belle philosophie que celle qui nous donne des idées si pures de l’auteur de nostre estre ! La belle tradition que celle qui nous conserve