Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/204

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de Dieu pour donner ce fondement à ses loix, et l’évenement a justifié que Moïse n’avoit pas parlé de luy-mesme.

Quant à ce grand nombre d’observances dont il a chargé les hebreux, encore que maintenant elles nous paroissent superfluës, elles estoient alors necessaires pour separer le peuple de Dieu des autres peuples, et servoient comme de barriere à l’idolatrie, de peur qu’elle n’entraisnast ce peuple choisi avec tous les autres. Pour maintenir la religion et toutes les traditions du peuple de Dieu, parmi les douze tribus une tribu est choisie à laquelle Dieu donne en partage avec les dixmes et les oblations, le soin des choses sacrées. Levi et ses enfans sont eux-mesmes consacrez à Dieu comme la dixme de tout le peuple. Dans Levi Aaron est choisi pour estre souverain pontife, et le sacerdoce est rendu héréditaire dans sa famille. Ainsi les autels ont leurs ministres ; la loy a ses défenseurs particuliers ; et la suite du peuple de Dieu est justifiée par la succession de ses pontifes, qui va sans interruption depuis Aaron le premier de tous.

Mais ce qu’il y avoit de plus beau dans cette loy, c’est qu’elle préparoit la voye à une loy plus auguste, moins chargée de céremonies, et plus feconde en vertus.

Moïse, pour tenir le peuple dans l’attente de cette loy, leur confirme la venuë de ce grand