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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/203

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on n’y voit point de divinations, ni de sortileges : c’est un peuple qui se fie au Seigneur son Dieu, dont la puissance est invincible .

Pour imprimer dans les esprits l’unité de Dieu, et la parfaite uniformité qu’il demandoit dans son culte, Moïse répete souvent, que dans la terre promise ce Dieu unique choisiroit un lieu dans lequel seul se feroient les festes, les sacrifices, et tout le service public. En attendant ce lieu desiré, durant que le peuple erroit dans le desert, Moïse construisit le tabernacle, temple portatif, où les enfans d’Israël presentoient leurs voeux au Dieu qui avoit fait le ciel et la terre, et qui ne dédaignoit pas de voyager, pour ainsi dire, avec eux, et de les conduire. Sur ce principe de religion, sur ce fondement sacré estoit bastie toute la loy ; loy sainte, juste, bienfaisante, honneste, sage, prévoyante et simple, qui lioit la societé des hommes entre eux par la sainte societé de l’homme avec Dieu.

A ces saintes institutions, il ajousta des céremonies majestueuses, des festes qui rappelloient la memoire des miracles par lesquels le peuple d’Israël avoit esté delivré ; et, ce qu’aucun autre legislateur n’avoit osé faire, des asseûrances précises que tout leur réüssiroit tant qu’ils vivroient soumis à la loy, au lieu que leur desobéïssance seroit suivie d’une manifeste et inévitable vengeance. Il falloit estre asseûré