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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/241

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Nous avons veû que ces semaines réduites en semaines d’années, selon l’usage de l’ecriture, font 490 ans, et nous menent précisément depuis la 20 année d’Artaxerxe à la derniere semaine ; semaine pleine de mysteres où Jesus-Christ immolé met fin par sa mort aux sacrifices de la loy, et en accomplit les figures. Les doctes font de differentes supputations pour faire quadrer ce temps au juste. Celle que je vous ay proposée est sans embarras. Loin d’obscurcir la suite de l’histoire des rois de Perse, elle l’éclaircit ; quoy-qu’il n’y auroit rien de fort surprenant, quand il se trouveroit quelque incertitude dans les dates de ces princes, et huit ou neuf ans au plus dont on pourroit disputer sur un compte de 490 ans ne feront jamais une importante question. Mais pourquoy discourir davantage ? Dieu a tranché la difficulté, s’il y en avoit, par une décision qui ne souffre aucune replique. Un évenement manifeste nous met au dessus de tous les rafinemens des chronologistes ; et la ruine totale des juifs, qui a suivi de si prés la mort de Nostre Seigneur fait entendre aux moins clairvoyans l’accomplissement de la prophetie. Il ne reste plus qu’à vous en faire remarquer une circonstance. Daniel nous découvre un nouveau mystere. L’oracle de Jacob nous avoit appris que le royaume de Juda devoit cesser à la venuë du messie : mais il ne nous disoit pas que cette mort seroit la cause de la chute de ce