Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/268

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C’est par là aussi qu’il paroist plein de grace et de verité, et nous recevons tous de sa plenitude . Tout se soustient en sa personne ; sa vie, sa doctrine, ses miracles. La mesme verité y reluit par tout : tout concourt à y faire voir le maistre du genre humain, et le modele de la perfection. Luy seul vivant au milieu des hommes, et à la veûë de tout le monde, a pû dire sans craindre d’estre démenti,... etc.

Ses miracles sont d’un ordre particulier, et d’un caractere nouveau. Ce ne sont point des signes dans le ciel , tels que les juifs les demandoient : il les fait presque tous sur les hommes mesmes, et pour guerir leurs infirmitez. Tous ces miracles tiennent plus de la bonté que de la puissance, et ne surprennent pas tant les spectateurs, qu’ils les touchent dans le fond du coeur. Il les fait avec empire : les démons et les maladies luy obéïssent : à sa parole les aveugles nez reçoivent la veûë, les morts sortent du tombeau, et les pechez sont remis. Le principe en est en luy-mesme ; ils coulent de source : je sens, dit-il, qu’une vertu est sortie de moy . Aussi personne n’en avoit-il fait ni de si grands, ni en si grand nombre ; et toutefois il promet que ses disciples feront en son nom encore de plus grandes