Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/272

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que la politique et l’interest font agir contre sa conscience : le juste est condamné à mort : le plus grand de tous les crimes donne lieu à la plus parfaite obéïssance qui fut jamais : Jesus maistre de sa vie, et de toutes choses, s’abandonne volontairement à la fureur des méchans, et offre le sacrifice qui devoit estre l’expiation du genre humain. A la croix, il regarde dans les propheties ce qui luy restoit à faire : il l’acheve, et dit enfin, tout est consommé . A ce mot, tout change dans le monde : la loy cesse, ses figures passent, ses sacrifices sont abolis par une oblation plus parfaite. Cela fait, Jesus-Christ expire avec un grand cri : toute la nature s’émeut : le centurion qui le gardoit, étonné d’une telle mort, s’écrie qu’il est vrayment le fils de Dieu ; et les spectateurs s’en retournent frapant leur poitrine. Au troisiéme jour il ressuscite ; il paroist aux siens qui l’avoient abandonné, et qui s’obstinoient à ne pas croire sa résurrection. Ils le voyent, ils luy parlent, ils le touchent, ils sont convaincus. Pour confirmer la foy de sa résurrection, il se montre à diverses fois et en diverses circonstances. Ses disciples le voyent en particulier, et le voyent aussi tous ensemble : il paroist une fois à plus de cinq cens hommes assemblez. Un apostre qui l’a écrit, asseûre que la pluspart d’eux vivoient encore dans le temps qu’il l’écrivoit. Jesus-Christ ressuscité donne à ses apostres tout le temps qu’ils