Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/275

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Par là nous répondons à la mysterieuse question qui est proposée dans les proverbes : dites-moy le nom de Dieu, et le nom de son fils, si vous le sçavez . Car nous sçavons que ce nom de Dieu si mysterieux et si caché est le nom de pere entendu en ce sens profond qui le fait concevoir dans l’éternité pere d’un fils égal à luy, et que le nom de son fils est le nom de verbe ; verbe qu’il engendre éternellement en se contemplant luy-mesme, qui est l’expression parfaite de sa verité, son image, son fils unique, l’éclat de sa clarté, et l’empreinte de sa substance . Avec le pere et le fils nous connoissons aussi le Saint Esprit, l’amour de l’un et de l’autre, et leur éternelle union. C’est cét esprit qui fait les prophetes, et qui est en eux pour leur découvrir les conseils de Dieu, et les secrets de l’avenir ; esprit dont il est écrit, le Seigneur m’a envoyé et son esprit, qui est distingué du Seigneur, et qui est aussi le Seigneur mesme, puis qu’il envoye les prophetes, et qu’il leur découvre les choses futures. Cét esprit qui parle aux prophetes, et qui parle par les prophetes est uni au pere et au fils, et intervient avec eux dans la consécration du nouvel homme. Ainsi le pere, le fils, et le Saint Esprit, un seul dieu en trois personnes, montré plus obscurément à nos peres, est clairement révelé dans la nouvelle alliance. Instruits d’un si haut mystere, et étonnez de sa profondeur incompréhensible,