Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette verité : l’effet parle, et on voit assez avec combien de raison Saint Paul applique aux apostres ce passage du psalmiste, etc. Sous leurs disciples il n’y avoit presque plus de païs si reculé et si inconnu où l’evangile n’eust penetré. Cent ans aprés Jesus-Christ, Saint Justin comptoit déja parmi les fideles beaucoup de nations sauvages, et jusqu’à ces peuples vagabonds qui erroient deçà et delà sur des chariots sans avoir de demeure fixe. Ce n’estoit point une vaine exageration ; c’estoit un fait constant et notoire, qu’il avançoit en presence des empereurs, et à la face de tout l’univers. Saint Irenée vient un peu aprés, et on voit croistre le dénombrement qui se faisoit des eglises. Leur concorde estoit admirable : ce qu’on croyoit dans les Gaules, dans les Espagnes, dans la Germanie, on le croyoit dans l’Egypte et dans l’Orient ; et comme il n’y avoit qu’un mesme soleil etc.

si peu qu’on avance, on est étonné des progrés qu’on voit. Au milieu du troisiéme siecle, Tertullien et Origene font voir dans l’eglise des peuples entiers qu’un peu devant on n’y mettoit pas. Ceux qu’Origene exceptoit, qui estoient les plus éloignez du monde connu, y sont mis un