Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/335

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où la derniere ruine de Jérusalem fut montrée si clairement à Daniel, il dit ces paroles : etc. Un des evangelistes explique l’autre, et en conferant ces passages, il nous est aisé d’entendre que cette abomination prédite par Daniel est la mesme chose que les armées autour de Jérusalem. Les saints peres l’ont ainsi entendu, et la raison nous en convainc. Le mot d’abomination, dans l’usage de la langue sainte, signifie idole : et qui ne sçait que les armées romaines portoient dans leurs enseignes les images de leurs dieux, et de leurs Cesars qui estoient les plus respectez de tous leurs dieux ? Ces enseignes estoient aux soldats un objet de culte ; et parce que les idoles, selon les ordres de Dieu, ne devoient jamais paroistre dans la terre sainte, les enseignes romaines en estoient bannies. Aussi voyons-nous dans les histoires, que tant qu’il a resté aux romains tant soit peu de considération pour les juifs, jamais