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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/412

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les seules epistres de Saint Paul si vives, si originales, si fort du temps, des affaires et des mouvemens qui estoient alors, et enfin d’un caractere si marqué ; ces epistres, dis-je, receûës par les eglises ausquelles elles estoient adressées, et de là communiquées aux autres eglises, suffiroient pour convaincre les esprits bien faits, que tout est sincere et original dans les ecritures que les apostres nous ont laissées. Aussi se soustiennent-elles les unes les autres avec une force invincible. Les actes des apostres ne font que continuer l’evangile ; leurs epistres le supposent necessairement : mais afin que tout soit d’accord, et les actes et les epistres et les evangiles réclament par tout les anciens livres des juifs. Saint Paul et les autres apostres ne cessent d’alleguer ce que Moïse a dit , ce qu’il a écrit , ce que les prophetes ont dit et écrit aprés Moïse. Jesus-Christ appelle en témoignage la loy de Moïse, les prophetes et les pseaumes, comme des témoins qui déposent tous de la mesme verité. S’il veut expliquer ses mysteres, il commence par Moïse et par les prophetes ; et quand il dit aux juifs que Moïse a écrit de luy , il pose pour fondement ce qu’il y avoit de plus constant parmi eux, et les ramene à la source mesme de leurs traditions. Voyons néanmoins ce qu’on oppose à une autorité si reconnuë, et au consentement de tant de siecles : car puis que de nos jours on a bien