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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/429

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il accomplit les promesses qu’il a faites à son eglise.

Qu’attendons-nous donc à nous soumettre ? Attendons-nous que Dieu fasse toûjours de nouveaux miracles ; qu’il les rende inutiles en les continuant ; qu’il y accoustume nos yeux comme ils le sont au cours du soleil et à toutes les autres merveilles de la nature ? Ou bien attendons-nous que les impies et les opiniastres se taisent ; que les gens de bien et les libertins rendent un égal témoignage à la verité ; que tout le monde d’un commun accord la préfere à sa passion, et que la fausse science, que la seule nouveauté fait admirer, cesse de surprendre les hommes ? N’est-ce pas assez que nous voyions qu’on ne peut combatre la religion sans montrer par de prodigieux égaremens qu’on a le sens renversé, et qu’on ne se défend plus que par présomption, ou par ignorance ? L’eglise victorieuse des siecles et des erreurs, ne pourra-t-elle pas vaincre dans nos esprits les pitoyables raisonnemens qu’on luy oppose ; et les promesses divines que nous voyons tous les jours s’y accomplir, ne pourront-elles nous élever au dessus des sens ? Et qu’on ne nous dise pas que ces promesses demeurent encore en suspens, et que comme elles s’étendent jusqu’à la fin du monde, ce ne sera qu’à la fin du monde que nous pourrons nous vanter d’en avoir veû l’accomplissement. Car au contraire, ce qui s’est passé nous asseûre de