Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/431

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temps elle vous conduit à l’éternité. Vous voyez un ordre constant dans tous les desseins de Dieu, et une marque visible de sa puissance dans la durée perpetuelle de son peuple. Vous reconnoissez que l’eglise a une tige toûjours subsistante, dont on ne peut se separer sans se perdre ; et que ceux qui estant unis à cette racine, font des oeuvres dignes de leur foy, s’asseûrent la vie éternelle.

Etudiez-donc, monseigneur, mais étudiez avec attention cette suite de l’eglise, qui vous asseûre si clairement toutes les promesses de Dieu. Tout ce qui rompt cette chaisne, tout ce qui sort de cette suite, tout ce qui s’éleve de soy-mesme, et ne vient pas en vertu des promesses faites à l’eglise dés l’origine du monde, vous doit faire horreur. Employez toutes vos forces à rappeller dans cette unité tout ce qui s’en est dévoyé, et à faire écouter l’eglise par laquelle le Saint Esprit prononce ses oracles. La gloire de vos ancestres est non seulement de ne l’avoir jamais abandonnée, mais de l’avoir toûjours soustenuë ; et d’avoir merité par là d’estre appellez ses fils aisnez, qui est sans doute le plus glorieux de tous leurs titres. Je n’ay pas besoin de vous parler de Clovis, de Charlemagne, ni de Saint Loûïs. Considerez seulement le temps où vous vivez, et de quel pere Dieu vous a fait naistre. Un roy si grand en tout