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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/432

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se distingue plus par sa foy que par ses autres admirables qualitez. Il protege la religion au dedans et au dehors du royaume, et jusqu’aux extrémitez du monde. Ses loix sont un des plus fermes remparts de l’eglise. Son autorité réverée autant par le merite de sa personne que par la majesté de son sceptre, ne se soustient jamais mieux que lors qu’elle défend la cause de Dieu. On n’entend plus de blasphême ; l’impieté tremble devant luy : c’est ce roy marqué par Salomon, qui dissipe tout le mal par ses regards. S’il attaque l’héresie par tant de moyens, et plus encore que n’ont jamais fait ses prédecesseurs, ce n’est pas qu’il craigne pour son trône ; tout est tranquille à ses pieds, et ses armes sont redoutées par toute la terre : mais c’est qu’il aime ses peuples, et que se voyant élevé par la main de Dieu à une puissance que rien ne peut égaler dans l’univers, il n’en connoist point de plus bel usage que de la faire servir à guerir les playes de l’eglise.

Imitez, monseigneur, un si bel exemple, et laissez-le à vos descendans. Recommandez-leur l’eglise plus encore que ce grand empire que vos ancestres gouvernent depuis tant de siecles. Que vostre auguste maison, la premiere en dignité qui soit au monde, soit la premiere à défendre les droits de Dieu, et à étendre par tout l’univers le regne de Jesus-Christ qui la fait regner avec tant de gloire.