Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/54

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marques le font reconnoistre pour l’Assuérus du livre d’Esther, quoy-qu’on n’en convienne pas. Au commencement de son regne le temple fut achevé, aprés diverses interruptions causées par les samaritains. Une haine irréconciliable se mit entre les deux peuples, et il n’y eût rien de plus opposé que Jerusalem et Samarie. C’est du temps de Darius que commence la liberté de Rome et d’Athenes, et la grande gloire de la Grece. Harmodius et Aristogiton atheniens delivrent leur païs d’Hipparque fils de Pisistrate, et sont tuez par ses gardes. Hippias frere d’Hipparque tasche en vain de se soustenir. Il est chassé : la tyrannie des pisistratides est entierement éteinte. Les atheniens affranchis dressent des statuës à leurs liberateurs, et rétablissent l’estat populaire. Hippias se jette entre les bras de Darius, qu’il trouva déja disposé à entreprendre la conqueste de la Grece, et n’a plus d’esperance qu’en sa protection. Dans le temps qu’il fut chassé, Rome se défit aussi de ses tyrans. Tarquin Le Superbe avoit rendu par ses violences la royauté odieuse : l’impudicité de Sexte son fils acheva de la détruire. Lucrece deshonorée, se tua elle-mesme : son sang et les harangues de Brutus animerent les romains. Les rois furent bannis, et l’empire consulaire fut établi suivant les projets de Servius Tullius : mais il fut bientost affoibli par la jalousie du peuple. Dés le premier consulat, P Valerius consul, célebre