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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/549

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Plus puissant et mieux établi que jamais, il se réduisit de luy-mesme à la vie privée, mais aprés avoir fait voir que le peuple romain pouvoit souffrir un maistre.

Pompée que Sylla avoit élevé succeda à une grande partie de sa puissance. Il flatoit tantost le peuple et tantost le senat pour s’établir : mais son inclination et son interest l’attacherent enfin au dernier parti.

Vainqueur des Pirates, des Espagnes et de tout l’orient, il devient tout-puissant dans la république, et principalement dans le senat. Cesar qui veut du moins estre son égal, se tourne du costé du peuple, et imitant dans son consulat les tribuns les plus seditieux, il propose avec des partages de terre, les loix les plus populaires qu’il put inventer. La conqueste des Gaules porte au plus haut point la gloire et la puissance de Cesar. Pompée et luy s’unissent par interest, et puis se brouïllent par jalousie. La guerre civile s’allume. Pompée croit que son seul nom soustiendra tout, et se neglige. Cesar actif et prévoyant remporte la victoire, et se rend le maistre.

Il fait diverses tentatives pour voir si les romains pourroient s’accoustumer au nom de roy. Elles ne servent qu’à le rendre odieux. Pour augmenter la haine publique, le senat luy décerne des honneurs jusqu’alors inoûïs dans Rome :