Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/57

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Xerxes est défaite la mesme année, prés de Salamine. Ce prince repasse l’Hellespont avec frayeur ; et un an aprés, son armée de terre, que Mardonius commandoit, est taillée en pieces auprés de Platée, par Pausanias roy de Lacedémone et par Aristide athenien, appellé Le Juste. La bataille se donna le matin ; et le soir de cette fameuse journée, les grecs ioniens qui avoient secoûé le joug des perses, leur tuerent trente mille hommes dans la bataille de Mycale, sous la conduite de Leotychides. Ce général pour encourager ses soldats, leur dit que Mardonius venoit d’estre défait dans la Grece. La nouvelle se trouva veritable, ou par un effet prodigieux de la renommée, ou plûtost par une heureuse rencontre ; et tous les grecs de l’Asie Mineure se mirent en liberté. Cette nation remportoit par tout de grands avantages ; et un peu auparavant les carthaginois, puissans alors, furent batus dans la Sicile, où ils vouloient étendre leur domination à la sollicitation des perses. Malgré ce mauvais succés, ils ne cesserent depuis de faire de nouveaux desseins sur une isle si commode à leur asseûrer l’empire de la mer, que leur république affectoit. La Grece le tenoit alors, mais elle ne regardoit que l’Orient et les perses. Pausanias venoit d’affranchir l’isle de Chypre de leur joug, quand il conceût le dessein d’asservir son païs. Tous ses projets furent vains, quoy-que Xerxes