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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/56

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Agrippa ; mais il fallut trouver des temperamens, et donner au peuple des tribuns pour le défendre contre les consuls. La loy qui établit cette nouvelle magistrature, fut appellée la loy sacrée, et ce fut là que commencerent les tribuns du peuple. Darius avoit enfin éclaté contre la Grece. Son gendre Mardonius, aprés avoir traversé l’Asie, croyoit accabler les grecs par le nombre de ses soldats : mais Miltiade défit cette armée immense, dans la plaine de Marathon, avec dix mille atheniens. Rome batoit tous ses ennemis aux environs, et sembloit n’avoir à craindre que d’elle-mesme. Coriolan, zelé patricien, et le plus grand de ses capitaines, chassé malgré ses services par la faction populaire, medita la ruine de sa patrie, mena les volsques contre elle, la réduisit à l’extrémité, et ne put estre appaisé que par sa mere. La Grece ne joûït pas long-temps du repos que la bataille de Marathon luy avoit donné. Pour venger l’affront de la Perse et de Darius, Xerxes son fils et son successeur, et petit-fils de Cyrus par sa mere Atosse, attaqua les grecs avec onze cens mille combatans (d’autres disent dix-sept cens mille) sans compter son armée navale de douze cens vaisseaux. Leonidas roy de Sparte, qui n’avoit que trois cens hommes, luy en tua vingt mille au passage des thermopyles, et perit avec les siens. Par les conseils de Themistocle athenien, l’armée navale de