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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/6

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ou de Miltiade ; le peuple romain aussi fier sous les empereurs que sous les consuls ; l’eglise aussi tranquille sous Diocletien que sous Constantin ; et la France agitée de guerres civiles du temps de Charles Ix et d’Henri Iii aussi puissante que du temps de Loûïs Xiv où réünie sous un si grand roy, seule elle triomphe de toute l’Europe.

C’est, monseigneur, pour éviter ces inconveniens que vous avez leû tant d’histoires anciennes et modernes. Il a fallu avant toutes choses vous faire lire dans l’ecriture l’histoire du peuple de Dieu, qui fait le fondement de la religion. On ne vous a pas laissé ignorer l’histoire greque ni la romaine ; et, ce qui vous estoit plus important, on vous a montré avec soin l’histoire de ce grand royaume, que vous estes obligé de rendre heureux. Mais de peur que ces histoires et celles que vous avez encore à apprendre ne se confondent dans vostre esprit, il n’y a rien de plus necessaire que de vous representer distinctement, mais en racourci, toute la suite des siécles.

Cette maniere d’histoire universelle est à l’égard des histoires de chaque païs et de chaque peuple, ce qu’est une carte générale à l’égard des cartes particulieres. Dans les cartes particulieres vous voyez tout le détail d’un royaume, ou d’une province en elle-mesme : dans les cartes universelles vous apprenez à situer ces