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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/67

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l’obliger, il embrassa le schisme des samaritains. Plusieurs juifs, pour éviter de pareilles censures, se joignirent à luy. Deslors il résolut de bastir un temple prés de Samarie sur la montagne de Garizim, que les samaritains croyoient beniste, et de s’en faire le pontife. Son beau-pere, tres-accredité aupres de Darius, l’asseûra de la protection de ce prince, et les suites luy furent encore plus favorables. Alexandre s’éleva : Sanaballat quitta son maistre, et mena des troupes au victorieux durant le siége de Tyr. Ainsi il obtint tout ce qu’il voulut ; le temple de Garizim fut basti, et l’ambition de Manasses fut satisfaite. Les juifs cependant toûjours fideles aux perses, refuserent à Alexandre le secours qu’il leur demandoit. Il alloit à Jerusalem, résolu de se venger ; mais il fut changé à la veûë du souverain pontife, qui vint au-devant de luy avec les sacrificateurs revestus de leurs habits de céremonie, et précedez de tout le peuple habillé de blanc. On luy montra des propheties qui prédisoient ses victoires : c’estoit celles de Daniel. Il accorda aux juifs toutes leurs demandes, et ils luy garderent la mesme fidelité qu’ils avoient toûjours gardée aux rois de Perse. Durant ses conquestes, Rome estoit aux mains avec les samnites ses voisins, et avoit une peine extréme à les réduire malgré la valeur et la conduite de Papyrius Cursor le plus illustre de ses généraux. Aprés la mort d’Alexandre, son empire