Aller au contenu

Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fut partagé. Perdiccas, Ptolomée fils de Lagus, Antigonus, Seleucus, Lysimaque, Antipater, et son fils Cassander, en un mot tous ses capitaines nourris dans la guerre sous un si grand conquerant, songerent à s’en rendre maistres par les armes : ils immolerent à leur ambition toute la famille d’Alexandre, son frere, sa mere, ses femmes, ses enfans, et jusqu’à ses soeurs : on ne vit que des batailles sanglantes et d’effroyables révolutions. Au milieu de tant de desordres, plusieurs peuples de l’Asie Mineure et du voisinage s’affranchirent, et formerent les royaumes de Pont, de Bithynie, et de Pergame. La bonté du païs les rendit en suite riches et puissans. L’armenie secoûa aussi dans le mesme temps le joug des macedoniens, et devint un grand royaume. Les deux Mithridates pere et fils fonderent celuy de Cappadoce. Mais les deux plus puissantes monarchies qui se soient élevées alors, furent celle d’Egypte fondée par Ptolomée fils de Lagus d’où viennent les lagides, et celle d’Asie ou de Syrie fondée par Seleucus d’où viennent les seleucides. Celle-cy comprenoit, outre la Syrie, ces vastes et riches provinces de la haute Asie, qui composoient l’empire des perses : ainsi tout l’Orient reconnut la Grece, et en apprit le langage. La Grece elle-mesme estoit opprimée par les capitaines d’Alexandre. La Macédoine son ancien royaume, qui donnoit des maistres à l’Orient, estoit en proye au premier venu. Les