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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/70

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réduisent l’autre à demander la paix. Aprés que les gaulois d’Orient eûrent esté chassez de la Grece, Antigonus Gonatas fils de Démetrius Poliorcete, qui regnoit depuis douze ans dans la Grece, mais fort peu paisible, envahit sans peine la Macedoine. Pyrrhus estoit occupé ailleurs. Chassé de ce royaume il espera de contenter son ambition par la conqueste de l’Italie, où il fut appellé par les tarentins. La bataille que les romains venoient de gagner sur eux et sur les samnites ne leur laissoit que cette ressource. Il remporta contre les romains des victoires qui le ruinoient. Les elephans de Pyrrhus les étonnerent : mais le consul Fabrice fit bientost voir aux romains que Pyrrhus pouvoit estre vaincu. Le roy et le consul sembloient se disputer la gloire de la générosité, plus encore que celle des armes : Pyrrhus rendit au consul tous les prisonniers sans rançon, disant qu’il falloit faire la guerre avec le fer, et non point avec l’argent ; et Fabrice renvoya au roy son perfide medecin, qui estoit venu luy offrir d’empoisonner son maistre. En ces temps la religion et la nation judaïque commence à éclater parmi les grecs. Ce peuple bien traité par les rois de Syrie, vivoit tranquillement selon ses loix. Antiochus Le Dieu petit-fils de Seleucus les répandit dans l’Asie Mineure, d’où ils s’étendirent dans la Grece, et joûïrent par tout des mesmes droits et de la mesme liberté que les autres citoyens.