Page:Botrel - Chansons en sabots, 1912.djvu/111

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Je l’ai quitté voilà longtemps.
Mais je l’ai reconnu sans peine,
Je l’ai quitté voilà longtemps,
Ce doux pays de mon printemps !

III

J’ai sauté, tout comme autrefois,
Sauté pour enjamber la douve,
J’ai sauté, tout comme autrefois,
Par dessus l’échalier de bois ;
J’ai reconnu le vieux courtil
Comme un vieil ami qu’on retrouve,
J’ai reconnu le vieux courtil
Tout baigné des rayons d’avril ;

IV

Et j’ai bonjouré le jardin
Et la maison couverte en chaume,
Et j’ai bonjouré le jardin
Dont vous ririez avec dédain…
Et j’ai fait lentement le tour
De mon ancien petit royaume,
Et j’ai fait lentement le tour…
Pleurant sur mon tardif retour ;

V

Car, hélas ! je n’ai plus trouvé,
Dans le coin de sa cheminée.
Car, hélas ! je n ai plus trouvé
Celle qui m’avait élevé :
Elle avait fermé ses bons yeux
Deux jours avant mon arrivée,
Elle avait fermé ses bons yeux
Pour ne plus les rouvrir qu’aux Cieux !