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L’HORLOGE DE GRAND’MÈRE




C’est une Horloge en châtaignier,
Au long coffre à la mode antique,
Que dut, longuement, travailler
Quelque Michel-Ange rustique :

Au bas, le sonneur de biniou
Fait face au sonneur de bombarde,
Durant qu’au fronton un hibou
De ses grands yeux ronds vous regarde.

Oh ! combien cela me charmait,
Quand j’étais tout petit, de suivre
La mort des Heures, que rythmait
L’énorme balancier de cuivre ;

Car, vraiment, lorsque, près d’un seuil.
On contemple une Horloge-close,
Elle a tout l’air d’un long cercueil
Où le Temps, qui n’est plus, repose !


La première Heure que chanta
L’Horloge de sa Voix profonde
Fut celle où grand’maman jeta
Son premier cri dans ce bas-monde,