Page:Botrel - Le Mystere de Keravel.djvu/29

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Jean. — Il est tard ; Yvon tombe de sommeil.

Robert. — Si notre Yvonnick est bien sage et va gentiment au dodo, petit Jésus lui apportera de belles choses, cette nuit…

Yves. — J’ai déjà mis tous mes souliers dans la cheminée.

Robert, riant. — Tous !

Yves. — Oui… Y en a au moins… beaucoup !… (On rit.) Et même plus !

Jean. — Et que lui as-tu demandé, au petit Jésus !

Robert, souriant. — Une machine qui parle, n’est-ce pas, Vonnick ?

Yves. — Oui, petit père.

Jean. — Un téléphone ? Inconnu au ciel, mon enfant !

Yves. — Non, une boîte où qu’on a enfermé une voix… avec une mécanique… qui parle et qui chante toute seule !

Robert. — Eh bien ! va dormir, Yvon, et le petit Jésus t’apportera peut-être ton phonographe, la belle machine qui parle.

Yves. — Mais comment fera-t-il ? Les machines qui parlent, c’est pas dans son pays ni de son temps, du temps du méchant roi Hérode, qu’on voit sur les images avec une couronne jaune pointue et puis une grande barbe noire et puis un manteau rouge, qui tuait les petits enfants avec un grand couteau tout pareil à celui de Monsieur Pierre-qui-Roule !

Robert. — Ne t’inquiète pas, mon enfant : le bon Dieu est de tous les temps et de tous les pays. Et il a tous les jouets dans son paradis.

Yves. — Il en a de la chance, le bon Dieu, d’avoir tant de joujoux que ça !

Robert, à Jacques qui rentre. — Jacques, emmène Monsieur Yves. (À Yves.) Va te coucher, mon bébé, va gentiment au dodo.