Page:Botrel - Le Mystere de Keravel.djvu/82

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M. Duflair. — Dame ! Quand on est un fin limier, on observe tout et on n’est pas long à découvrir la bonne piste…

Jean. — Votre nouvelle piste ne peut pas être bonne !

M. Duflair. — Qu’en savez-vous ?

Jean. — Ah ! il m’en coûte, allez, de dévoiler un secret qui n’est pas le mien… mais, enfin, il le faut… Voyons, pourquoi, selon vous, l’intendant François aurait-il essayé de tuer votre honorable collègue ?

M. Duflair. — Parce que l’enquête de tout à l’heure, l’examen des pièces à conviction, venant de donner raison à mon flair bien connu, absolvait les inculpés…

Jean. — …Et pouvait laisser croire à la culpabilité de l’intendant.

M. Duflair. — Dame !

Jean. — Eh bien ! Messieurs… François n’est pas et ne peut pas être le coupable !

M. Duflair. — Pourquoi ?

Jean. — Pourquoi ?… Mais parce qu’il est le frère de la victime… tout simplement !

M. Duflair. — Que dites-vous ?

Jean. — Oui… son frère et le mien aussi, par conséquent. Mais nul au monde ne le sait et j’espère que vous voudrez bien ne pas abuser du secret de famille que je vous confie pour inquiéter un malheureux pécheur repentant de ses folies de jeunesse.

M. Duflair. — Parlez sans crainte.

Jean. — L’intendant François se nomme de son vrai nom Henry de Kéravel. Cerveau brûlé, mais bon cœur… il a déserté le toit natal… et son drapeau voilà vingt-cinq ans.