L’Étranger. — Pendant que vous chercherez, vieil homme, je raconterai soi-même, si vous voulez, un petit histoire de Christmas.
M. Duflair. — Fameuse idée, cher collègue.
Yvon. — Oui, oui, une histoire.
L’Étranger. — Oh ! elle était pas pour les enfants ! Elle vous ferait bien trop peur. Du reste, il se fait tard, vous devez avoir besoin sommeil ; à cette heure, en Angleterre, les petits babys[1] sont au lit. (Il le regarde bien dans les yeux.) Allez coucher dormir, mon enfant !
Yvon, se levant et lui tendant la main. — Ah ! bien… ! (À Jean.) Bonsoir, mon oncle !
Jean, l’embrassant au front. — Bonsoir, Yvonnet !
Yvon. — Bonsoir, Monsieur le Juge ! (À Pierre-qui-Roule.) Bonsoir, vieux grand-père ! Vous voyez bien que je suis un homme à présent ; je n’ai plus peur de vous !
Pierre-qui-roule. — Bonsoir, mon gentil petit Monsieur.
Jacques. — Allons… au lit !
Yvon. — Reste à ton service, vieux Jacques ! Je suis un homme, te dis-je et je ne veux plus être traité en petite fille. Bonsoir la compagnie !
Tous. — Bonne nuit ! (Il sort à gauche… et laisse sa porte ouverte.)
M. Duflair, à l’étranger. — Mon cher collègue, vous avez la parole.
L’Étranger. — Voulez-vous que je raconte à vous le manière exactement dont a été commise le crime de Kéravel, ici même l’an dernier ?
François. — Encore ?
- ↑ Prononcer : bébès.