Page:Botrel - Le Mystere de Keravel.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Étranger. — Où ?… je ne sais pas… je raconte. Je le vois, circulant sans bruit, comme un fantôme, dans les halls du château, entrant dans la cuisine, chaussant, à l’envers, du reste, les sabots du vieux domestique…

Jacques. — Le failli chien !

L’Étranger. — …Revêtant un ciré et un casque suroît pendus au mur, au-dessus des sabots, après s’être, sans doute, masqué le visage… tirant de son poche le couteau du cheminal oublié sur ce table…

Pierre-qui-roule. — Canaille !

L’Étranger. — …De même qu’après le crime, il prendra sur ce table, après s’être enveloppé le main avec sa mouchoir ou un serviette pour ne pas laisser d’empreintes, une bouteille et deux verres, afin de faire croire à l’existence d’un complice ; de même qu’il videra par terre le contenu de plusieurs tiroirs et prendra le montre et le porte-monnaie de son victime, pour faire croire à une vulgaire cambriolage…

M. Duflair. — Oh ! mais il est très fort, dites donc, cher collègue… Seulement, il doit beaucoup vous emprunter…

François. — Oui… Tout ça c’est des suppositions… Un roman…

Jean. — Fort bien imaginé, d’ailleurs…

M. Duflair. — Continuez…

L’Étranger, se levant. — Je continioue ! Je vois, à présent, le assassin ouvrant doucement le porte du cuisine, marchant silencieusement dans la neige, arrivant devant la grande baie vitrée, crevant, sans bruit, une feuille de papier remplaçant un carreau, brisé préalablement par lui…

M. Duflair. — Ou par un complice…