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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/69

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CHAPITRE V.

CHAPITRE V.
CONSONANCES ET DISSONANCES.


39. Consonances et dissonances. — Nous allons traiter un problème, très analogue à celui du Chapitre précédent ; nous retrouverons des conclusions toutes semblables.

Demandons-nous à quelle condition un accord est consonant.

On appelle accord la réunion de plusieurs sons ; pour qu’un accord puisse être consonant, il faut évidemment que les sons qui s’y trouvent soient deux à deux consonants ; la condition est nécessaire, elle peut ne pas être suffisante. Le premier problème à résoudre est donc le suivant : à quelle condition un accord de deux sons est-il consonant ?

Il est clair que la solution de ce problème suppose une définition de la consonance, la découverte d’un principe qu’il suffit ensuite d’appliquer. Helmholtz, après un grand nombre de philosophes et de physiciens, pose le suivant : la consonance est une sensation continue, la dissonance une impression intermittente. Dans de telles matières il est difficile de contester un principe dont l’énoncé est nécessairement vague ; la discussion commence au moment où l’on cherche à l’appliquer quantitativement. Helmholtz ramène l’étude de cette continuité ou de cette discontinuité de la sensation à l’étude des battements qui résultent des sons fondamentaux, de leurs harmoniques et de leurs sons résultants. Il ne reste plus qu’à chercher dans quel cas et avec quelle intensité les battements peuvent se produire dans toutes les combinaisons possibles. Si cette discussion aboutit à retrouver les consonances et les dissonances sur lesquelles les musiciens sont d’accord, il y aura des chances pour que le principe admis et la manière de l’appliquer soient également légitimes.

Le principe n’est pas neuf ; dans l’Histoire de l’Académie des Sciences pour 1700, à la fin d’un Mémoire de Sauveur sur le son fixe (son de 100 vibrations à la seconde qu’il déterminait par les battements, § 23), on lit : « Les battements ne plaisent pa« à l’oreille, à cause de l’inégalité du son, et l’on