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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/8

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BASES PHYSIQUES DE LA MUSIQUE.



INTRODUCTION.

Dès la première fois que j’ai lu le traité d’Helmholtz sur la Théorie physiologique de la Musique[1], voici bientôt vingt ans, j’ai ressenti pour ce Livre une admiration profonde. Depuis je l’ai souvent relu et mon admiration n’a pas diminué.

Cependant, s’il m’arrive d’en parler devant des physiciens, je constate que neuf sur dix n’en connaissent que le titre : ils sont excusables, le volume est gros et la vie brève. Mais ils semblent croire que ce livre, écrit voilà près de cinquante ans, est vieux jeu et plus du tout à la hauteur ; à les entendre, ils n’ont que faire de le méditer.

Quand j’en parle à un musicien, ma malechance veut que, sans jamais l’avoir lu, mon interlocuteur le déclare démodé, faux, bon à mettre au pilon. Par quoi il songe à le remplacer est généralement assez obscur et gît encore dans les limbes de son cerveau. Il se fait naturellement l’idée la plus fausse de ce que les physiciens entendent par une théorie, et se contente d’explications qui ne sont que des métaphores.

Récemment, tout en écrivant pour la Revue générale des Sciences un article de vulgarisation Sur la Gamme (auquel je renvoie le lecteur), j’ai pensé qu’il serait utile de mettre les principes d’Helmholtz à la portée de tous, en les résu-

  1. Théorie physiologique de la musique (avec appendice). Masson, 1874. Cette traduction due à M. Guéroult est excellente ; l’appendice contient quelques notes du traducteur sur la question difficile de la gamme Pythagoricienne et sur l’importance de la gamme naturelle comme gamme mélodique.